Flash back sur l'année 87-
Interview de Michele Halberstadt - Photos de Marianne Rosenthiel
Paris , le 19 janvier. Son visage est à la Une de tous les quotidiens. Hier soir on l'a vue au journal de 20 heures. En quelques minutes, elle a fait de cette apparition émouvante, un événement national...
Ce matin, dans la rue où elle habite Isabelle Adjani, les paparazzi sont là, nombreux, emmitouflés et grelottants, bardés d'appareils photo, grignotant des sandwiches sans enlever leurs gants...
Dans l'appartement d'Adjani règne le calme, mais la sonnerie des téléphones, bien que feutrée, crée une tension permanente...Je m'attends à voir un Isabelle sous pression : entre les rumeurs, les photographes, les questions pressantes, ce n'est sûrement pas le moment pour donner une interview...
La porte s'ouvre et immédiatemlent je réalise qu'Isabelle Adjani est plus forte que tout cela. Joyeuse,rayonnante,détendue, elle se lance dans l'entretien, avec détermination. Elle parle rarement, mais quand elle se décide, elle joue le jeu franchement : elle répond à tout , même aux questions qu'on a pas posées...Et elle le fait sans se dérober, en vous regardant droit dans les yeux, comme pour vous défier de toute franchise. Les turbulences ne parviennent pas à l'entamer. Au contraire , elle parvient même à y puiser une énergie, une vitalité formidable.
A part un beau rôle, trop bref dans Subway, Isabelle Adjani n'a été la vedette d'aucun film, depuis l'été meurtrier en 83. C'est le plus gros succès de sa carrière. D'ailleurs, lorsque récemment, ce film a été diffusé à la télévision, il a battu les records d'audience. D'habitude un tel succès ne peut qu'encourager un acteur à retrouver très vite le chemin des studios. Cela n'a pas été le cas pour elle...
Et pourtant la 1ère chose qu'il ressort de cette interview , c'est l'amour qu'isabelle porte au cinéma. Un amour profond , entier, définitif. Un amour en manque de grands films, de beaux sujets, de vrais rôles, mais en aucun cas un amour déçu. Même quand elle tourne peu, la star adjani regarde la vie, et le cinéma, avec des yeux d'artiste...
Cette année entre la sortie d'Ishtar, le tournage de Camille Claudel , et sans oublier la présidence de la commission d'avance sur recettes, jamais elle n'aura été aussi présente, plus impliquée, cinématographiquement, et humainement : la campagne contre la faim, la lutte contre le racisme... l'artiste n'oublie pas qu'être personnage public, cela permet aussi de parler au nom de ceux que l'on entend pas....
Quant aux rumeurs, aux calomnies, elles auront apporté à Isabelle Adjani un beau cadeau : la preuve irréfutable que son absence a créé une frustration, un manque. Que derrière ces exaspérations morbides, il y avait aussi l'envie de la voir reprendre sa place sur les écrans du cinéma. C'est bien ainsi qu'elle l'a compris.
Comme elle le dit elle même : "Décidément,il vaut mieux que je tourne..."
M.H.
Première : On a le sentiment de ne pas vous avoir vue depuis longtemps, sur les écrans...Isabelle Adjani : Cela ne fait que 2 ans ... C'est comme les gens qui me disent : "Mais vous n'arrêtez pas ! " Et je leur réponds: " Mais de quoi vous me parlez ? "Ca ne tient pas debout...
P.L'absence déforme la notion de temps.
I.A.Moi, je ne me rends pas compte...
Qu'est ce qui vous a donné envie d'accepter la présidence de la Commission de l'avance sur recettes, donc de vous impliquer d'une nouvelle façon dans le cinéma ?
I.A. Je gagne ma vie dans le cinéma, et je défends le cinéma. On est venu s'adresser à moi, et je ne vois pas pourquoi je refuserais. pour le public comme pour les professionnels du cinéma, c'est l'actrice qui a été choisie comme symbole de cinéma . Prendre une actrice pour vecteur, c'est une façon de faire connaître au public l'existence de la commission sur recettes, et son importance. Et puis, les films que j'ai fait font la navette entre le registre commercial et le cinéma d'auteur . Ce qui compte, c'est d'éviter ce ghetto artificiel entre ces deux cinémas.
P. Comment avez vous choisi les membres des 2 collèges qui composent cette commission ?
I.A. Au travers des membres de la commission sont représentés tous les moments de la création d'un film, de la conception du scénario, à la distribution dans les salles . Il y a des scénaristes, des critiques, des réalisateurs, des producteurs, distributeurs. Mon seul regret, peut être, c'est qu'il n'y ait pas également un exploitant ! Les membres choisis sont tous des amoureux du cinéma . Ils sont indépendants et ils feront passer l'oeuvre cinématographique aavant toute chose. Je souhaite que l'amour et la qualité du cinéma soient le 1er crière de choix. L'objectif, c'est l'abscence de discrimination entre les oeuvres. Il y a aussi dans cette commission, des jeunes, qui représentent le public. C'est un regard auquel je tiens. Dans la liste, il y en a que je connais et d'autres que je ne connais pas du tout. C'est un choix qui s'est partagé entre le ministère de la Culture , le CNC , et moi.
P Comment se répartit le travail ?
I.A. Il y a 2 collèges. Le premier attribue l'avance à des 1ers films, ou à des deuxièmes. Le second collège l'attribue à ceux qui en sont à leur 3ème film. Quant à moi en tant que présidente, j'assiste aux réunions qui concernent ces 2 collèges. Mais, cette année, il y a deux vice-présidents. J'aurai besoin d'eux. Ils supléeront à ma responsabilité, lorsque je serai en tournage, pendant l'année...
P. Il y avait déjà eu des actrices à la tête de la commission ?
I.A. Oui, il y a eu Danièle Delorme. c'est bien que le cinéma s'occupe du cinéma...
P. Ca représente beaucoup de travail ?
I.A. C'est un choix. je suis très heureuse de pouvoir aller à la source des sujets . C'est un merveilleux moyen de percevoir l'évolution du cinéma. Et puis j'espère que nous aiderons vraiment les films à être montés . Il y aura sûrement des choix difficiles...
P. C'est à ce genre d'implication au coeur du métier qu'est lié le fait que vous soyez "art producer" sur Camille Claudel ?
I.A. Il y a eu un malentendu ; c'est vrai que je me prépare à être impliquée autrement avec Camille Claudel . J'entend s par là , participer aux choix artistiques. Comment définir la production artistique ? C'est un travail commun avec les acteurs avec le metteur en scène . Il ne s'agit pas d'imposer des diktats. J'ai une très grande soif de dialogues... Quant au "final cut", la législation française ne l'atttribue pas au producteur, de toute façon ! Et là, entendons nous bien : il s'agit de Camille Claudel. Chaque film a sa propre histoire . Il est possible qu'après m'être investie dans ce film, je souhaite, dans un prochain film , être actrice et seulement actrice .
P. Vous aves pensé , en acceptant la présidence de cette commission , qu'on pourrait y voir des implications politiques ?
I.A. Le cinéma n'appartient à aucun parti. Il est universel. Il appartient à la profession, et au public. Un point c'est tout .
4 commentaires:
merci pour cette ITW de studio,le cinéma est unniversel appartient au public,et au professionnels du cinéma,et à aucun parti, l'esprit humaniste d'Isabelle Adjanitoujours au créneau pour défendre la liberté avec un grand L.a
salut,ravi que tu sois revenu de vacances.
bonne nouvelle ,adjani fait partie du casting de "new york,i love you".cela est annoncé depuis le 25 août.super nouvelle,non?
Djilali.
http://01men.com/edito/cinema-alc-18429214/new-york-i-love-you-la-bande-annonce/
http://www.zoom-cinema.fr/news/new-york-i-love-you-la-bande-annonce--629.html
djikaki, j'aurais bien voulu te dire que c'est exact...mais nan, isabelle ne fait pas partie du casting bien qu plusieurs sites la mettent en avant sur ce film ....erreurs journalistiques ...(?), manque d'infos ...Bref c'est bien dommage
Salut à tous, le téléfilm "La Journée de la jupe" de Jean-Paul Lilienfeld sera projeté au Festival de la fiction tv de La Rochelle, section "oeuvres de gala", jeudi 18 septembre à 19h.
En présence, peut-être, d'Adjani, avant la diffusion sur Arte.
Le site du festival : http://www.festival-fictiontv.com/
Bonne rentrée, Nolito
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