TCHAT

4 janvier 2016

Adieu Michel(s)

Un grand comédien vient de nous quitter.
Papa d'Elle dans l'été meurtrier, et commissaire Gesberg dans Subway, il aura donc croiser cinématographiquement 2 fois la route d'Isabelle qui lui rend hommage .





"Fille orpheline de plusieurs pères immenses au cinéma (...) je dis adieu aujourd'hui à Michel Galabru, dernière grande figure de drôles de drames"


Isabelle Adjani

Photo extraite de Subway, je le trouve tellement drôle face à isabelle qui tente désespérément de lui échapper ....

Je vous mets par ailleurs une belle interview de lui tirée de l'Express , elle date d'il y a 8 ans ; mais je trouve qu'elle met bien en valeur le comédien , l'homme qu'il était ....


Le déjeuner date de huit ans, mais c'était comme si c'était hier. Michel Galabru avait accepté de donner une interview pour L'Express, mais en mangeant parce qu'il aimait manger, et avec sa femme parce qu'il aimait sa femme. Celle-ci est morte à la fin de l'été 2015. Pour la peine, son mari vient de la rejoindre. On avait beau s'y attendre, c'est dur à digérer.
Pendant ce fameux (pour lui) et mémorable (pour nous) repas, l'acteur s'est livré sans ambages. Avec bonhommie, humour, pertinence. Il mâchait sa tête de veau (sauce gribiche, évidemment), mais pas ses mots. Plutôt qu'une hagiographie de plus qui répéterait ce que l'on sait déjà (un acteur génial, un monstre sacré, un comédien accompli, etc.), nous préférons exhumer cet entretien, cependant accompagné ci-dessous de propos non publiés à l'époque à cause d'un manque de place dans le journal.
Ici, Michel Galabru a toute la place qu'il veut. Là où il se trouve aussi, sans doute. Il doit taper une pétanque avec Louis de Funès ou fumer un cigare avec Philippe Noiret. Grand bien lui fasse. Nous, on a que nos yeux pour pleurer et les films pour se souvenir. Et ses mots pour sourire. On se console comme on peut.
"On est dans une période de décadence généralisée"
"Gérard Depardieu est le dernier monstre qu'on ait. Il y a de très bons comédiens, mais qui n'ont plus la dimension extraordinaire de Raimu, de Michel Simon, de Harry Baur, de Jules Berry qui, en plus d'être leur personnage, incarnaient un mythe. On est dans une période de décadence généralisée: la politique est devenue un cirque, la littérature n'a plus les auteurs d'autrefois, et en cinéma, il n'y a plus de metteurs en scène comme Jean Renoir, Luchino Visconti, Julien Duvivier...
Il y a des gens brillants, mais qui sont à notre portée. Ils ne génèrent plus de fantasmes. C'est une autre époque. Il y a des promesses, cela dit. Je ne serai sans doute plus là pour voir si elles tiennent, mais prenez quelqu'un comme Dany Boon. Ce type est à suivre de très près, c'est une bête de scène du calibre d'un Fernand Raynaud."
"Je n'excitais pas la Nouvelle Vague"
"La Nouvelle Vague ne m'a jamais beaucoup excité. Tant mieux me direz-vous, car apparemment, je ne l'excitais pas, moi non plus. Je ne les comprenais pas. Je n'étais pas le seul. Je me souviens, en 1959, je jouais au théâtre La Mégère apprivoisée avec Pierre Brasseur, Suzanne Flon et Jean-Paul Belmondo. Face aux deux monstres qu'étaient les deux premiers, on avait décidé, avec Jean-Paul, de monter un numéro de cabaret -c'était la mode, à l'époque. Très vite, Jean-Paul n'a plus pu venir aux répétitions. 'Je tourne', me dit-il. Je lui demande quoi. 'Je n'en sais rien', me répond-il. Je dois marcher sur les Champs-Elysées, dire ce qui me passe par la tête, face à une caméra dans un triporteur!" C'était A bout de souffle, qui allait le lancer dans le monde entier. Et qui allait lancer la mode du cinéma-vérité. Moi, j'appelle ça du cinéma-reportage."
"Tant de comédiens ont plus de talent que moi..."
"La notoriété et la médiatisation, c'est très relatif. Je vais vous donner un exemple. Quand j'étais à la Comédie Française, je côtoyais des interprètes géniaux. Je me souviens notamment de Louise Comte, une actrice exceptionnelle. A chaque fois, elle faisait chialer le public comme vous ne pouvez pas imaginer. Mais les magazines préféraient parler de jeunes actrices inconnues, parce qu'elles étaient apparues au détour d'un film et posaient en bikini! Déjà, à l'époque, ça faisait mal au ventre. Alors aujourd'hui, avec la télé, c'est pire! Il suffit de paraître sur le petit écran pour être une vedette. C'est injuste. Mais c'est le lot de ce métier qui est tellement hasardeux.
Tant de comédiens ont plus de talent que moi et n'ont pas eu ma chance... Car j'en ai eu. Ah si! J'aurai pu faire mieux, être mieux exploité, mais je m'en suis pas mal sorti. Tenez, récemment, j'ai joué avec Gérard Desarthe: il est remarquable, et pourtant il est moins payé que moi. Tout cela parce qu'il passe moins à la télé. C'est gênant tout de même. Vous comprenez pourquoi je ne me plains jamais. Ce serait indécent."


Et puis comme beaucoup d'entre vous j'ai été touché par la disparation ce week-end d'un chanteur de mon enfance qui a bercé mes toutes premières années , on écoutera longtemps encore Laurette , pour un flirt , quand j'étais chanteur ....

Pensées à Michel Delpech

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un immense artiste qui laisse une incroyable carrière derrière lui, comédie française, théâtres, cinéma, télévision, radio, livres, carrément génial ! Lama Norbu

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