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23 octobre 2011

Les envies d'Isabelle - interview pour Télé cable sat

Intégralité de l'interview .












L’actrice fait son grand retour au cinéma, à l’affiche de «De force», premier film de l’ancien truand Frank Henry, avec également Eric Cantona, Simon Abkarian et Thierry Frémont.Interview exclusive d'une actrice unique

Elle s’est toujours fait fort d’être là où on ne l’attend pas. En 2009, elle offre une prestation remarquable et remarquée dans La journée de la jupe, un film qui, au départ, n’était destiné qu’à être diffusé à la télévision. En 2010, elle donne la réplique à Gérard Depardieu dans le délirant Mammuth des deux ressortissants grolandais Benoît Delépine et Gustave Kervern. Avec De force, elle réitère dans l’originalité puisqu’il s’agit du premier film en tant que réalisateur de Frank Henry, ex-truand et ancien membre du Gang des postiches, vingt ans de prison au compteur.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer à De force ?

La première chose qui m’a interpellée, c’est la démarche de l’auteur (Frank Henry, ndlr) qui a voulu mettre son vécu dans le film sans halo romantique dans son traitement. L’idée qu’un homme, qui a eu un passé aussi violent, ait pu se réinventer au travers de l’écriture et ensuite de la mise en images, m’intéresse. Ensuite, je joue un personnage de femme flic pris dans la tourmente de son sens du devoir. J’avais la possibilité d’en faire un personnage nouveau pour moi, qui ne rentrait pas a priori dans mes cordes.

Comment s’est passée votre première rencontre avec Eric Cantona, votre partenaire dans le film ?

C’est quelqu’un d’assez timide. Je suis souvent très intimidée par les gens timides parce que j’ai toujours peur de les brusquer, et ça me renvoie à ma propre timidité. Je le trouve très professionnel. Il est acteur, comme s’il n’avait jamais été autre chose.

Pourquoi n’acceptez-vous pas davantage de projets ?

Etre actrice nécessite quand même de ne s’intéresser qu’à soi. Non ? On ne peut plus avoir de temps pour les autres. Les autres étant la famille, les enfants, les conjoints. Et en ce qui me concerne, je n’ai jamais su résister à l’appel des autres. C’est parfois professionnellement préjudiciable.

Vous en refusez beaucoup ?

Oui, bien sûr, des milliards ! Un agent américain m'a dit un jour : "On pourrait faire un festival des films que vous n'avez pas faits qui montrerait la carière "phénoménale" que vous auriez eue si vous les aviez acceptées" !

Si vous aviez 18 ans aujourd'hui, souhaiteriez-vous être actrice ?

Absolument pas. C'est un métier qui est de venu double, quadruple. Etre acteur est surtout un métier d'image. Il vaut mieux être un bon vendeur du talent qu'on a peut être pas, que l'inverse.

Quelle est votre place dans le cinéma d'aujourd'hui ?

J'ai une position atypique, je ne suis pas dans le "mainstream", je suis décalée. Je n'ai pas de famille ni de chapelle cinématographique, je n'appartiens à aucune espèce de clan et je ne lis plus les magazines de cinéma depuis des années . Oups ! Très jeune, j'ai eu la chance de connaître des réalisateurs d'exception, Truffaut, Téchiné, polanski et, au cours des années, je n'ai pas cherché à multiplier ces rencontres  très exceptionnelles , magnifiques et très rares. C'est la vie...

On a le sentiment que vous et des acteurs comme Gérard Depardieu et Alain Delon, êtes "orphelins" des réalisateurs d'une certaine époque.

Delon c'est l'orphelin majeur, lui, c'est l'orphelinat à lui tout seul. Je comprends qu'il aille dans les émissions de télévision en expliquant qu les grands ont disparu et qu'il est dans un monde de gnomes et qu'il ne deviendra jamais un gnome . Il est dans une exigence qui met peut être en réserve ceux qui voudraient aller vers lui. C'est un félin, mais c'est un félin blessé. Il était et il est toujours un immense acteur, mais il n'a plus de tuteur qui l'inspire . Ce qu'il vit doit être absolument atroce.

Et pour vous et Depardieu ?

Gérard, pour fuir ce qui n'existe pas, n'arrête pas de tourner . Moi, pour fuir ce qui n'existe pas, je tourne peu. Lui et moi, on est semblables dans cette espèce de quête de désir cinématographique permanent. Je pense que notre désir cinématographique est endormi et lorsqu'on arrive à faire exister ensemble quelque chose qui le réveille, immédiatement la passion reprend le dessus. On a d'ailleurs tous les deux un projet assez insensé, très fou, qui nous ressemble et qui va peut-être nous permettre de reprendre ce dialogue permanent qu'il y a entre nous.

Qu'est-ce qui vous motive aujourd'hui ?

J'ai besoin de répondre à des challenge comme avec La journée de la jupe*. Ce qui me plaît aujourd'hui, c'est de prendre des risques , quitte à me planter sur certains premiers films. Pour ça, je crois de plus en plus qu'il faut que je prenne davantage d'initiatives et que je me crée moi-même des opportunités.

Vous pourriez être tentée de retourner aux USA ?

Je ne sais pas. J'ai été tellement navrée de ne pas tourner Gladiator de Ridley Scott. Il avait adoré la reine Margot, voulait absolument que je le fasse, mais le studio freinait. Les producteurs rechignaient déjà à prendre Russell Crowe, parce qu'à l'époque il n'était pas assez connu. "Déjà qu'on vous a dit oui pour Crowe, on ne va pas vous dire oui pour une actrice française." Vous pouvez le croire ça ? depuis Scott s'est vengé, puisqu'il a fait engager régulièrement des actrices françaises comme Eva Green et Léa Seydoux.

Vous pourriez le rappeler ...

Pour ça, il faudrait que je me mette un bon coup de pied dans le derrière. Maintenant que mes enfants sont quasiment élevés, je vais recommencer à m'intéresser à moi, comme au temps de mes débuts .Je vais mettre mon énergie au service de projets qui ressemblent à ceux dont j'ai quand même une certaine nostalgie. Des projets qui vont  ressembler à des films que j'ai faits , mais aussi à des films que je n'ai pas pu faire. C'est comme mon envie de produire et de réaliser qui est de plus en plus pressante. J'aime les films réalisés par les acteurs et les actrices. Même à moitié réussis , ils sont toujours passionnants.

propos recueillis par Cédric Melon.


* Ce soir sur 13ème rue soirée Spéciale de force :

20h05 documentaire franck henry de ta taule à la toile (inédit)
20h40 La journée de la jupe  de jean-Paul Lilienfeld avec Isabelle Adjani
22h20 L'outremangeur de Thierry Binisti avec Eric Cantona
23h500 court métrage : Comme une ombre avec Simon Abkarian

3 commentaires:

fredjani a dit…

A la première lecture je n'avais pas fait attention à ce passage sur Gérard Depardieu ....
Une nouvelle collaboration ?
Cinématographique ?
Théâtrale ?
Musicale ?

Wait and see !

Anonyme a dit…

Promo a minima pour IA une itw dans tele cable sat!... A une semaine de la sortie.Personne ne parle du film ou alors en mal..En tout cas je serai ravi de la revoir jouer avec Depardieu!Et elle serait bien inspirée de jouer dans le prochain maiwenn dont le "polisse" est un film choc et coup de poing avec des acteurs au top!
David et madame Hansen est déjà dans la boite! Quid de Papier Glacé et Morisot?
Fibu

Anonyme a dit…

Je suis très inquiet de la façon dont se déroule la promo : aucune interview dans la presse "grand public" concernant Isabelle.... j'ai l'impression qu'ils sont en train de saboter la sortie du film, qui se déroule, soyons honnête, dans l'anonymat le plus complet.....Je pense qu'Isabelle ne croit pas au film. On court à la catastrophe et, personnellement, pour la première fois, je n'ai pas envie de me déplacer pour la voir au cinéma....J'espère me tromper et j'espère surtout que son prochain film sera une heureuse surprise....

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