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25 octobre 2009

La journée de la jupe au Canada part 3


Encore une nouvelle critique, qui compare ce film à celui de Laurent Cantet et (entre les murs) et celui d'Abdellatif Kechiche (l'esquive), comparaison qui pour moi n'a pas de raison d'être puisque La journée de la jupe se veut avant tout une fiction qui dépeint la société alors que les deux films cités dépeignent davantage la société à travers la réalité des faits ... Néanmoins la critique est assez élogieuse... A lire sur le devoir.com




On pense d'entrée de jeu à Entre les murs, de Laurent Cantet, pour ce huis clos dans une classe multiethnique issue des banlieues françaises, avec enseignant pris dans la tourmente. Également à L'Esquive d'Abdellatif Kechiche, sur un thème similaire, apportant un même surcroît d'humanité. La Journée de la jupe n'atteint pas ces profondeurs, mais son côté anti-rectitude politique est réjouissant et sa confrontation corrosive.


Le film de Jean-Paul Lilienfeld célèbre le retour d'Isabelle Adjani au grand écran, dans un rôle qui lui tenait à coeur, tant l'actrice française (née de père algérien) a milité contre le racisme et tous les intégrismes.

Huis clos dans une classe impossible. Une enseignante (Adjani) se fait malmener de mille manières par des élèves aux cultures diverses, dont un petit caïd d'origine africaine qui taxe et intimide tout ce qui bouge. Un pistolet tombé deviendra une arme entre les mains de la prof, qui prend sa classe en otage, blesse accidentellement le caïd et entreprend d'enseigner Molière et la morale civique, arme en main. Cette proposition à la fois loufoque et dramatique ne se pique pas toujours de vraisemblance ni de subtilité. D'autant moins quand un policier négociateur (Denis Podalydes), en rupture de couple, entreprend de dialoguer avec la dame.

Le huis clos scolaire constitue le centre des tensions et le véritable pouls d'un film qui ne prétend pas réinventer la forme. Jonglant entre les genres, avec un aspect comédie qui ne tient pas vraiment la route, La Journée de la jupe vaut avant tout pour cet affrontement féroce entre cette Sonia Berjerac (rôle qu'Adjani endosse haut la main) et sa classe (des non-professionnels, vraiment excellents). Tous les sujets-chocs: machisme, religion qui sert d'excuse pour tout, ignorance revendiquée, sont jetés sur la table, avec les peurs, les colères, la résistance des filles, la lâcheté bavarde des garçons.

Au dehors, sur le terrain où les négociations s'organisent, les personnages apparaissent plus primaires. Celui du policier, à la limite du ridicule, manque de substance, le directeur est un imbécile et la ministre de l'Éducation tient du Polichinelle sans âme. La faiblesse du scénario et des acteurs s'inscrit essentiellement dans cette frange hors du cadre central.

Autrement, La Journée de la jupe, satire acerbe d'un système scolaire en débâcle, tisse intra muros la toile de sa tragédie avec une puissante habileté, en ouvrant la porte sur un abîme dont semble apparemment évacué tout espoir.
Article d'Odile Tremblay

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ce qui a fait la force de la journée de la jupe, c'est cette urgence, cette vitesse fatale,et le mélange aîgre -amers d'humour désespéré et d'inéluctable cruauté crée par la vacuité, l'impossibilité des dirigeants de répondre à cet appel! malgré quelque coups de griffes, il ya toujours des hyènes aboyant après la caravanne, ce film a été salué à l'unanimité, et c'est bien mérité! a

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