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24 octobre 2009

Franck henry: sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille...


Conjointement à l'interview d'Isabelle Adjani, Lemonde.fr interview Franck Henry, actuel scénariste de Braquo (excellente série qui passe sur canal +) et revient sur son passé ...
Hallucinant et prometteur .








La vie de Frank Henry n'a rien d'un conte de fées. Une série impressionnante de braquages, cinq comparutions devant les assises, vingt et un ans passés derrière les barreaux : le milieu, "sa violence, ses bassesses", comme il dit, ont plus peuplé son quotidien que les belles histoires nourries de miracles.
Pourtant, cinq ans après sa dernière sortie de prison, le même homme, avec sa gueule de Chéri-Bibi, se prépare à réaliser son premier film. Avec, au programme, un budget de 7,5 millions d'euros, Gaumont et Canal+ dans l'aventure, et, en haut de l'affiche, au-dessus des noms déjà respectables d'Olivier Marchal et Simon Abkarian, la star, Isabelle Adjani. Le financement n'est pas complètement bouclé. Les dates de tournage sont suspendues aux derniers accords. Mais tous les protagonistes le jurent : ce projet se fera.

Flash-back, année 2002. Cédric Klapisch sort Ni pour ni contre. Au générique, Frank Henry figure comme "conseiller technique". Le film raconte un hold-up. L'homme, ancien du "troisième gang des postiches", en a commis une demi-douzaine, dont le casino d'Enghien : la collaboration a été exemplaire. Jusqu'à la rechute. Quand, l'année suivante, Frank Henry revient devant les assises pour différents braquages, le réalisateur témoigne en sa faveur : "Il a un vrai talent d'écriture et de raconteur d'histoires." Un don qui, assure-t-il, pourra être utilement mis au service du cinéma. Le jury fait preuve d'une clémence rare et lui inflige huit ans de réclusion, là où il risquait la perpétuité.

Sorti en juillet 2004, Frank Henry ne fait pas mentir le cinéaste. En cellule, il a déjà rédigé un recueil de nouvelles. Dehors, il écrit deux romans. Les trois textes sont publiés au Cherche Midi. L'éditeur lui confie même la direction d'une de ses collections. Mais le cinéma le démange. Sa première rencontre importante est l'acteur Yves Rénier. Débute alors une étrange collaboration entre l'ex-taulard libertaire et le comédien à la réputation réactionnaire pour la série "Commissaire Moulin". Ils écrivent des épisodes. Puis montent un projet de film, avorté.

Deuxième rencontre, Olivier Marchal. Comme s'il n'était attiré que par les contraires, l'ancien bandit se lie avec l'ex-flic, devenu acteur et réalisateur. Ensemble, ils conçoivent "Braquo" une série policière de huit épisodes, produite par Canal+. Diffusé lundi 12 octobre, le premier épisode dynamite le record d'audience d'une production originale de la chaîne cryptée : 20,9 % de parts de marché.

Reste toutefois l'essentiel, ce projet de film, qu'il porte depuis presque trois ans. C'est début 2007 que Frank Henry rencontre Franck Chorot, le producteur d'Olivier Marchal. Depuis le succès de 36, quai des Orfèvres, l'homme de chez Gaumont ne manque pas de propositions d'ex-flics ou d'anciens voyous. Aussi c'est un peu machinalement qu'ils conviennent de se revoir pour parler des "histoires" que cet énergumène dit avoir "en tête". Chorot raconte leurs derniers mots : "Tu ne me donnes pas ton téléphone ? - Euh, si... - Et tu ne prends pas le mien ? - Si, bien sûr..."

Le projet penche d'abord vers une adaptation de Mauvaises nouvelles du milieu, un des livres de Frank Henry, puis bifurque vers un scénario original. Encore faut-il trouver un réalisateur. Denis Amar, Alain Corneau, Yvan Attal sont approchés. Pas convaincus ou pas convaincants. Alors le néo-scénariste se lance. "La réalisation, c'est d'abord un point de vue, explique-t-il. Et la direction d'acteurs, je la sentais. J'étais allé sur des tournages, j'avais compris pas mal de choses. J'avais beaucoup parlé avec Klapisch. Si je m'entourais d'une équipe compétente, c'était possible."

Banco, répond Chorot. C'est donc lui, Frank Henry, qui va s'occuper de convaincre les comédiens. Pas bien difficile pour Olivier Marchal. Simon Abkarian, qu'il a rencontré sur le film de Cédric Klapisch, et à qui il a pensé dès l'écriture pour le rôle de Jimmy Weiss, le vrai méchant, n'est guère plus dur à persuader. Il a suivi pas à pas l'histoire et les différentes versions du scénario : "Dès qu'on lit son projet, on est saisi par la texture, l'épaisseur de l'écriture. J'aime le recul qu'il prend par rapport à sa propre vie. J'aime la façon dont il parle, surtout de l'humain, bien au-delà du seul banditisme. J'aime son refus des clichés, les balles qui crépitent, les bandits au grand coeur et tout le cirque... J'aime sa personnalité, un homme qui se tient debout, et qu'on a forcément envie de suivre."

Décrocher Isabelle Adjani semble un défi d'une autre envergure. La star tourne peu, refuse la plupart des projets qu'on lui propose. "J'avais vu des extraits de La Journée de la jupe, raconte Frank Henry. Elle m'avait impressionné. Je lui ai fait parvenir le scénario par la bande. Le lendemain, elle m'appelle : "Je voudrais qu'on se rencontre, et même si ça ne devait pas marcher entre nous, je vous remercie juste pour la lecture, c'est déjà un cadeau..." Là, tu t'élèves de 10 centimètres du sol et tu essaies de t'en remettre." La suite ne le décevra pas.

Reste pourtant le plus difficile : trouver l'argent. Canal+ s'engage vite, à hauteur de 2 millions d'euros. Gaumont, que Frank Chorot a quitté avec ses projets, mais avec qui il poursuit un "partenariat privilégié", devrait aussi, sauf drame, être de la partie. Mais le service public boude. "A France 3, ils m'ont juste dit qu'ils n'aimaient pas le rôle du procureur", se souvient-il, encore furieux. Un rôle secondaire, pourtant, mais qui pour Frank Henry n'était "pas négociable".

"Je présente trois mondes : la justice, totalement au service du pouvoir politique ; la police, au service de la justice, même quand il ne faudrait pas ; et le banditisme, un monde pas rigolo où les gentils n'existent pas, où les mecs s'embrassent à midi et se tuent le soir. Il ne faut quand même pas oublier que la première cause de mortalité chez les bandits, c'est eux-mêmes." Et même si "démythifier ce monde-là, c'est un peu mon rôle dans la société, depuis cinq ans", admet-il, pas question d'oublier les crapuleries du camp adverse.

C'est donc sur TF1 et sur quelques financements publics, dont les réponses devraient tomber dans les semaines à venir, que comptent à présent Frank Henry et Franck Chorot. D'ores et déjà, ils ont renoncé à certaines scènes prévues en Corse et ont concentré leur tournage en Ile-de-France. Ils réfléchissent à d'autres économies possibles. Douloureux ? Même pas, semble dire le futur réalisateur. "Si le film coûte moins cher, la pression des recettes sera moins forte", sourit-il.

A côté de lui, pour une fois, le producteur grimace.

Nathaniel Herzberg pour le monde.fr , merci David pour le lien .

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ce n'est pas de la flagornerie, mais je passe, je lis et je remercie, non seulement ,des posts intéressants; mais en plus des coms de ta part qui valent le détours!a

Anonyme a dit…

Bla bla bla franck henry, tu n'as jamais fait parti des postiches, ça c'est les salades que tu racontes à marchal et aux gens du cinéma!
Arrête de te valoriser avec les blases des gens garçon!

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