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10 mars 2009

Télé poche: "Le sujet dérangeait tout le monde..."

Interview accordée au magazine...














"Le sujet dérangeait tout le monde"

Isabelle Adjani en professeure de français obligée de mettre en joue ses élèves pour poursuivre son cours a créé l'événement lors du festival de La Rochelle. Elle nous livre les clés de sa composition.

Ce film a été difficile à monter ?
J'ai donné mon accord immédiatement. Mais l'aspect un peu dérangeant du sujet a fait que, dans un premier temps, personne n'en a voulu. Nous étions vraiement seuls. Ce qui m'a beaucoup surprise car je pensais que ce genre de film intéresserait tout le monde ! Puis Arte est arrivée et , finalement le film sortira en salles le 25 mars.

La tension, très forte dans le scénario, était elle également perceptible sur le plateau ?
Cette tension existait car elle était d'abord générée par le propos même du film. Nous devions également faire face à un certain inconfort car nous n'avions pas beaucoup de moyens : nous nous étions aménagé des petits coins en guise de loge dans le collège, mes vêtements, je suis allée les acheter moi-même... Mais c'était un inconfort qui n'était pas inconfortable, car ce n'était pas de la mauvaise tension. C'était la tension du travail. Après chaque journée, nous avions le sentiment d'avoir franchi une étape ,en avançant sans se poser de questions. Ce qui comptait , c'était que les enfants et moi, nous étions tous logés à la même enseigne.

Comment s'est passée la rencontre ?
J'étais partie du principe que je devais rester en retrait, qu'ainsi ils me prendraient spontanément pour leur prof. Et on ne perdrait pas de temps. Donc, je les ai rencontrées seulement le premier jour du tournage. Ca a été du "madame" tout de suite, et ça l'est resté jusqu'à la fin.

Aviez-vous le sentiment, qu'au début du tournage, vous partagiez la même vision de la réalité que tous ces jeunes qui interprètent vos élèves ?
Au départ, ils m'ont tous regardée sans bienveillance particulière, ni malveillance non plus. En me toisant légèrement dans le style " on va voir..." Et en fait, ils attendaient que je leur impose quelque chose de l'ordre du respect. Puis , ils ont vu que je faisais mon travail le plus honnêtement possible, sans chercher à me rapprocher d'eux, ni à essayer de faire copain-copain. Même si , lors de certaines scènes, je me suis sentie face à eux comme devant un tribunal. Il fallait, comme le veut finalement la vocation d'enseignant, que je les convainque de quelque chose pour obtenir un écoute de qualité.

Le film traite, entre autres, du statut des jeunes filles dans les cités. Avez-vous eu des discussions hors tournage avec certaines jeunes comédiennes ?
Non, car encore une fois, je n'ai pas souhaité les soumettre à la question, sociologiser mon rapport avec eux. Mais je sais que les filles peuvent en venir à occulter leur féminité car cette féminité est perçue comme de la provocation voire comme une obscénité, littéralement.

Avec un tel bilan, où peut-on puiser malgré tout un peu d'espoir au coeur de tant de dysfonctionnements, de souffrances et d'incompréhensions ?
Lorsque j'ai moi-même posé la question au metteur en scène, il m'a répondu : "Dans la dernière scène il y a de l'espoir, car quelque chose a changé." Le but de ce film n'était pas d'être réformateur mais révélateur. Je crois que ce n'est pas seulement à l'Education Nationale de prendre les choses en main. Les plans de mixité sociale, comme ceux que la ville de Marseille a mis en place dans certins immeubles, ont aussi un rôle à jouer. Il me semble que l'on avancera comme ça, par petits pas, grâce à une prise de conscience et de responsabilité générales. Mais oui, l'espoir est là.

Entretien : Isabelle Dhombres

1 commentaire:

Anonyme a dit…

dans la dernière scène,l'espoir est là!!vivement le 20 mars!!a

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