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28 octobre 2008

Adjani la rebelle -part 2

Adjani la rebelle-Première n°119-Fev 87-(part2)














Première : Comment vous est venu le désir d'incarner "Camille Claudel" ?

I.A. C'est l'énigme Camille Claudel. L'énigme d'un talent brisé, et dont les sculptures sont les indices, qui m'a foudroyée. J'ai contacté la seule personne qui avait fait un travail impressionnant de réunion de tous les documents concernant Camille Claudel, et de son oeuvre. Elle a le privilège d'être la petite nièce de Camille. Elle a pu faire un travail objectif de recherches, au sein même de sa propre famille. Cette documentation consiste en quelques photos, beaucoup de lettres, et la somme des rapports médicaux, sur les 30 années d'internement de Camille. Cela représente pour cette femme,Reine-Marie Paris, plusieurs années de recherches ininterrompues. Elle continue d'ailleurs à passer un temps fou à pister certaines sculptures de Camille encore disparues à ce jour.. Elle est la seule qui soit habilitée à les authentifier. Grâce à elle et à l'avocat de la famille Claudel,,Arnaud de La Chapelle, j'ai rencontré les ayants droits, j'ai acheté les droits du livre paru chez Gallimard. Avec leur accord, j'ai acquis les droits de reproduction des sculptures, pour les besoins du film,et j'ai eu accès,dans la mesure du possible, à leurs archives, qui sont passionnantes. A partir de là, Bruno Nuytten, le réalisateur a demandé à des scénaristes de s'interoger sur tout ça. Aujourd'hui le scénario existe, et j'y crois beaucoup. Le chiffre deux existe beaucoup dans ce film, et dans la vie de Camille.
Deux , parce que Camille vit une grande histoire d'amour avec Rodin. Ce sont deux réels artistes, conscients de l'être, et leur histoire se narre sur deux stades, deux sexes, deux âges, deux expériences, deux origines, deux arts. Pour le personnage d'Auguste Rodin, il faut un acteur surdimensionné. Seul Gérard Depardieu peut l'interpréter. C'est lui et lui seul. Le film sera réalisé par Bruno Nuytten, qui fait une préparation minutieuse. Il avait très envie de voir la sculpture à l'écran, de faire en sorte qu'un travail aussi exact et sensuel, puisse trouver sa dimension filmée.

P.Qu'est-ce qui vous frappe, chez Gérard Depardieu, aujourd'hui ?
I.A La douleur du vécu, qui appelle un intense désir pour la libération...C'est une formule hindoue, et c'est une des quatre qualités pour la sélection des yogis...C'est à partir des ces déséquilibres que l'équilibre fondamental ressucite. Gérard il me frappe et me bouleverse, au milieu du coeur.

P.Le personnage de Camille Claudel est-il la suite logique de l'un de vos précédents rôles ?
I.A. Il y a dans Camille Claudel, la description du processus qui conduit l'artiste à craquer. On y trouve toute la mythologie de l'ascension foudroyante, la pulsion destructrice, provoquée par l'extérieur, qui devient ensuite générée de l'intérieur. On comprend ce qui fait que, à un moment donné, l'artiste, qui a tout pour lui, ne peut plus rien, et n'en peut plus. Il est vaincu par l'ennemi invisible : l'incompréhension, l'indifférence, la jalousie...Il y avait, chez Camille Claudel , la peur d'être dépossédée et chez Rodin, la pulsion de tout posséder. C'est un rare tandem, un homme et une femme dans une grande dimension.

P.Vous êtes retournée aux Etats unis, pour tourner Ishtar. Vous n'y aviez pas travaillé depuis Driver. Est- ce que driver était un mauvais souvenir ?
I.A. Non. C'était rien. Un souvenir neutre.
Ishtar je l'ai fait parceque c'était un scénario bien foutu et mis en scène par Elaine May,co-auteur de Tootsie, entre autres, et en plus parce c'était un très joli rôle. et puis je suis avec deux acteurs qui ne sont pas les derniers des derniers....
Dustin Hoffman et Warren beatty. C'est une espèce de fable. Il y a ces deux américains qui mettent,pour la première fois, les pieds sur le vieux continent, près du désert. Ils sont un peu éberlués de se retrouver là . Mon personnage est une rebelle. Les situations sont épiques. C'est une véritable comédie.

P. C'est différent de tourner un film aux Etats Unis ?
I.A. En amérique, on met plus de temps à monter et à sortir un film, à cause du système des grands studios...

P. Mais est-ce que cela change le travail ?
I.A.J'espère bien que non ...

P.Qu'est-ce qui vous conduit à accepter un rôle ?
I.A. Répondre au désir est aussi important que de le voir naître...

P.On a été très frustrés de vous voir si peu dans Subway...
I.A. ben oui...

P.C'est comme Robert De Niro, qui vient de faire deux films, où il n'a qu'une semaine de tournage. Tout le monde trouve ça normal...
I.A. Vous voyez ? Pourquoi pas moi ? (rires)...

A suivre

2 commentaires:

Anonyme a dit…

une oeuvre monutentale,sublime,et tout à fait enrésonnance avec la fibre l'intensité Adjannienne a

Anonyme a dit…

rétrospectivement,adjani avait raison pour camille claudel mais l'enthousiasme pour ishtar ne s'est pas vérifié.et j'ajouterai que ce film est vraiment un navet,je me suis réellement endormi devant.aimer adjani n'empêche pas la lucidité lol.

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