Isabelle Adjani ses bonheurs et ses combats
Bouleversante sur les planches, la star interprète Marie Stuart jusqu'à la fin du mois de décembre à Paris. Elle se confie à l'Est Républicain. Elle parle de ses choix de vie (les enfants avant le métier), de ses engagements, du Goncourt, de la Tchétchénie, de la traque de la presse et de ses regrets.La métamorphose impressionne. L'interprétation bouleverse. C'est en spectre claudicant, les cheveux filasse, habillée d'une tunique déchirée qu'Isabelle Adjani entre en scène dans La dernière nuit pour Marie Stuart, qu'elle joue jusqu'à la fin du mois de décembre au Théâtre Marigny à Paris. Mais c'est dans la splendeur irradiante de sa beauté, parée d'une robe de couronnement cousue de brillants, qu'elle offre, avant le baisser de rideau, son cou fragile à la lame du bourreau. Reine d'Ecosse et de France au XVIe siècle (1542-1587), reine décapitée : une personnalité à sa démesure, cinq ans après La Dame aux camélias.Dans sa loge, après le spectacle, la star, dopée par deux heures ininterrompues sur scène et l'accueil enthousiaste du public, respire le bonheur. Le lendemain, dans un salon du Lutetia, elle accepte d'aller plus loin pour l'Est Républicain. Un chapeau a remplacé la collerette élisabethaine. Un pull de mohair, le haillon. L'actrice aux quatre César est une femme épanouie, une mère comblée. Gabriel Kane, l'enfant qu'elle a eu avec Daniel Day Lewis, vient d'entrer en sixième et se passionne pour la musique, le théâtre et les livres. Barnabé l'aîné, fils de Bruno Nuytten, tourne en Provence avec un groupe et prépare un album. Isabelle Adjani annonce son retour à la chanson, programmé pour janvier avec la complicité de Pascal Obispo (titre générique : « BO » comme bande originale) et une riche rentrée cinématographique : plusieurs tournages déjà inscrits sur son agenda pour 2007 et 2008. Au théâtre, elle rêve de tragédie grecque. Après Marie Stuart. Elle s'explique.