TCHAT

29 novembre 2006

Parenthèses

Je reçois tous les jours beaucoup de courrier....arff, c'est super gentil à vous....
Peut être n'ai je pas répondu à quelques uns .... car je n'ai pas activé l'historique de mes réponses , bref du coup , je ne sais pas à qui je n'ai pas répondu .... Alors n'hésitez pas à me le faire savoir ...
Merci

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Quant au spectacle avec Isabelle Adjani, qui s'arrêtera le 31 décembre, il s'est installé en tête des recettes. « La Dernière Nuit pour Marie Stuart », de Wolfgang Hildesheimer, pouvait créer des malentendus. On s'attendait à une pièce qui visite l'Histoire d'une manière chatoyante, et l'on tombe sur une soirée qui évoque les représentations du TNP d'autrefois, c'est-à-dire une mise en perspective austère d'un événement du passé, architecturée et dialectique. Sortant de son cachot, la reine Marie Stuart affronte une dernière fois ses amis et ses ennemis, ses soutiens et ses bourreaux, puis va au-devant de la mort : Adjani joue l'innocence se débattant dans un noeud de vipères. Nacrée et perlée, elle tangue, titube, résiste, tient droit. On découvre une tragédienne. La mise en scène de Didier Long lui permet d'exploiter des dons qu'avait dissimulés une éternelle image d'ingénue. Sa voix porte, elle est grave, prenante. Finalement, que la pièce comporte des répliques appuyées, loin des sous-entendus à la mode aujourd'hui, qu'importe ! Isabelle Adjani, entourée de bons comédiens (une douzaine !), explore une nouvelle zone de l'émotion qu'elle porte en elle et ne fait point de faux pas dans son chemin mythique.

Dans les échos

Loquita a dit…

Merci Tazyzas de nous faire connaître ce nouvel article élogieux, je ne m’en lasse pas des articles élogieux sur ce spectacle et sur notre Adja !

Fred je te préviens ça va être un long message, et je ne le place pas forcément au bon endroit, je le mets là dans l’espoir que les gens le voient ! Eh oui je rêve de faire partager ma belle soirée à tous les Adjamoureux !

« Je suis devant le théâtre, avec nos deux places, nos pommes et nos gâteaux ! » Ca, c’était le texte du SMS que j’ai envoyé hier soir à mon amie Elli. Mon amie Elli représente les communautés Emmaüs d’Allemagne dans les réunions internationales du mouvement Emmaüs, vous savez, le mouvement créé par l’Abbé Pierre et qui s’est exporté, hélas, car la misère ne se répand pas que chez nous en France. Donc mon amie Elli débarque régulièrement chez moi, munie de son immense sac à dos et de ses grosses chaussures de randonnée, solides, allemandes.

Seulement, elle ne me prévient jamais longtemps à l’avance du soir précis qu’elle passera avec moi. Alors quand elle veut que je l’emmène au théâtre, je n’ai jamais le temps de réserver à l’avance le spectacle de mon choix. Le jour où elle arrive, je vais au kiosque de Montparnasse acheter les places du jour à moitié prix. Il y a un mois, j’avais une liste de 6 spectacles en tête, ils n’avaient de places libres pour aucun… sauf Marie Stuart, mais ils ne pouvaient pas me garantir où nous serions placées… Et comme j’avais déjà vu deux fois la pièce, une fois au troisième rang et une fois au premier, j’avais trop peur d’être placée au 37ème rang, par exemple, et de ne pas bien voir. Trop peur d'être frustrée. Au prix où sont les places, même à moitié prix, 70 € pour nous deux, j’avais laissé passé l’occasion, avec un petit pincement au cœur. Je m’étais rabattue sur «L’importance d’être constant», d’Oscar Wilde, avec Laurent Deutsch et Frédéric Diefenthal… Quelle déception ! Nous nous étions rendues compte, mon amie Elli et moi, de l’importance de la mise en scène, dans un spectacle ; parce que du Oscar Wilde, même avec ses dialogues étincelants et ses intrigues rebondissantes, si c’est mal mis en scène et joué par des acteurs certes sympathiques mais immatures, incapables de donner de l’épaisseur à ces personnages légers, on s’ennuie, on s’ennuie à mourir.

Donc j’étais très déçue, il y a un mois, d’avoir entraîné mon amie Elli à ce spectacle de théâtre absolument rasoir.

Hier soir, rebelote ! Mon amie Elli débarque avec son gros sac à dos et ses grosses chaussures ! Alors là, je sais c’est une folie parce que j’y retourne encore dimanche prochain, mais là, j’ai craqué ! Je lui ai dit : «le meilleur spectacle à Paris en ce moment, y’a pas de question à se poser, c’est Adjani dans Marie Stuart» Ah, Adjani ! Mon amie Elli avait bien envie de voir Adjani «en vrai». Mon amie Elli se tape des réunions toute la journée quand elle vient ici, des réunions où l’on s’organise pour gérer la misère, puisqu’en haut lieu les bonnes décisions ne sont jamais prises pour l’éradiquer, cette honte pour l’humanité. L’idée de passer d’Emmaüs à Isabelle Adjani, pour mon amie Elli, c’était un peu comme aller sur la lune !

Elle voulait passer chez moi avant de se rendre au théâtre, elle savait que je n’avais pas encore acheté les places, que je les achèterais en sortant du boulot, elle avait peur qu’il n’y en ait plus ,moi je n’avais pas peur parce que je me doutais que le spectacle n’affichait pas complet, sinon pourquoi auraient-ils fait cette campagne d’affichage dans le métro ? Comme j’habite à l’opposé de Marigny, je lui ai envoyé un message dans la journée, lui demandant de me retrouver directement au théâtre, sans passer par chez moi, pour ne pas risquer qu’on soit en retard ! Je lui ai promis que j’apporterais des pommes et des gâteaux pour pallier à une éventuelle faim ! A 13 heures je suis passée chez mon ami Loquito lui emprunter ses jumelles de théâtre, afin que, si nous étions mal placées, du moins nous pussions apprécier les expressions de jeu d’Adjani, grâce à cette merveilleuse invention.

A 17h30, je quitte mon boulot, je me pointe au kiosque, ils me vendent les places, puis je file au Marigny et là, sur le banc, je lui envoie mon petit message :

« Je suis devant le théâtre, avec nos deux places, nos pommes et nos gâteaux ! »

Ah ! Si je pouvais j'irais tous les soirs voir "Marie Stuart" !

La représentation a été magnifique. Encore différente. C’était donc la troisième fois que je la voyais et pour la troisième fois, Adjani a prononcé «Ah non, il ne faut pas que je me présente devant Dieu sans qu’il soit prévenu !» – ma réplique préférée – sur un ton différent. Je me suis dit que décidément Carolina avait raison, que c’était la première partie la plus belle, la plus poignante, celle qui se cristallisera avec le plus de pureté dans ma mémoire, parce que «la Reine est nue», comme on dit «le roi est nu». La reine est humaine, dépouillée de tous ses biens, maltraitée par ses domestiques, les maltraitant à son tour… Ce mélange reine/humaine est détonnant et mémorable…

Et puis comme chaque fois Adjani joue à fond, dès la première seconde. C’est ce qui a le plus impressionné mon amie Elli. Quelle actrice incroyable, miraculeuse ! Ca n’a rien à voir avec tout ce qui se fait d’autre au théâtre. Voyez, cette semaine aussi j’ai vu Catherine Frot dans «Si tu mourais». J’adore Catherine Frot et je l’ai adorée dans «Si tu mourais» c’est vraiment une belle pièce et elle est juste et fine et tout et tout… mais ça n’a pas l’intensité de la présence physique d’Adjani sur scène et du don absolu de soi dont elle fait preuve, chaque soir, mais comment fait elle ?

Nous n'étions pas très bien placées bien sûr (11ème rang sur la droite, pas dans les fauteuils de la partie centrale mais tout à droite) ; mais grâce aux jumelles nous pouvions nous délecter de la moindre des expressions adjaniennes. D’ailleurs je dois dire qu’Elli les a beaucoup plus utilisées que moi et que je l’ai laissée faire, l’occasion étant unique, pour elle. Quand je me remémore ces visions magiques du visage adoré et si expressif en gros plan dans les jumelles, là, en vous racontant tout ça, je me remémore comme il est stupéfiant qu’Adjani parvienne à nous faire oublier totalement Adjani, en incarnant avec tant d’inspiration et de force sa Marie Stuart. "C'est la première fois que je vois un acteur célèbre en vrai, tu sais", m'a dit Elli quand nous sommes sorties du théâtre, après la représentation. Je lui ai fait remplacer, dans sa phrase, "un acteur" par "L'Actrice" !

Mais surtout, elle m'en a parlé pendant tout le trajet du retour, dans le métro. "C'est fort", ne cessait-elle de dire, étonnée par ce qu'elle venait d'éprouver, par les sensations physiques que lui avaient procuré le jeu intense d'Adja. Elle n'avait jamais ressenti cela au théâtre, me disait elle. Tu m'étonnes ! Elle s'en souviendra toute sa vie.

Et puis, je ne sais pas si ça vous est arrivé. Souvent, quand vous rentrez du théâtre, avec vos amis vous parlez de la pièce pendant les 10 minutes qui suivent, mais après, vous passez à autre chose, la vie reprend son cours… Là, Elli, avec qui de ma vie jamais je n’avais parlé d’Adja, elle ne connaissait pas ma passion adjanienne comme mes frangins, frangines, amis que je vois le plus souvent… Là, ma Elli était sous le charme de mon Actrice préférée, j’étais aux anges !

Elle a aussi eu un mot digne d'un "mot d'enfant", ma Elli. Pendant que nous attendions dans la file d'attente du Contrôle, pour retirer nos billets, elle m’a fait : "dis donc, c'est la dernière représentation ?"
- Euh, non Elli, si c'était la dernière représentation nous devrions être mieux habillées, tu sais ! (je ne vous dis pas comme son gros sac à dos a impressionné la dame du vestiaire !)
- Ben, c'est marqué que c'est la dernière !
- Où as-tu lu cela ?
- Sur la façade du théâtre, je te jure, c'est indiqué... – et là, elle regarde la carte postale où est reproduite l'affiche – Aaaaaaaaah, c'est le titre de la pièce ! J'avais lu "La dernière nuit pour Marie Stuart" alors j'avais compris que c'était la dernière !

Le jeune homme devant nous, avec son petit chapeau bohême, a réprimé un rire. Il avait les commissures des lèvres qui se plissaient. Je voyais qu’il ne voulait pas se manifester bruyamment, histoire de ne pas se montrer indiscret, alors j’ai échangé un regard avec lui pour lui permettre de libérer son hilarité, ah comme nous étions joyeux !

Rentrées à la maison, jusqu’à plus de minuit j’ai fait écouter à Elli la si belle et si intéressante interview de 20 minutes qu’Adja a donné à Europe 1, au sujet de cette pièce Marie Stuart. Elli a dit : «Elle est sympathique, en plus !» Ah, c’était délectable de voir une non initiée découvrir la magie Adjani !

Bon, j’y retourne dimanche, avec Tessa, on aura encore des choses à vous raconter je sens toutes les deux !

Bises à tous !

PS : la salle était loin d’être comble. Tous les derniers rangs étaient vides, en orchestre, et en corbeille aussi il y avait plein de places vides… Du coup il n’y a pas eu d’ovation debout à la fin, quelle frustration ! Mais je suppose qu’à mesure qu’on va s’approcher du 31 décembre, le théâtre va se remplir à nouveau de spectateurs fervents! Inch’Adja !

Anonyme a dit…

Ca m'énerve de savoir que des places restent vacantes à un tel spectacle! J'aimerais tellement y être moi! Mais c'est quoi cette histoire de kiosque Montparnasse??? A moitié prix dis-tu???

carolina a dit…

Eh ben Loquita que tu es bavarde!Tu as tant de choses merveilleuses à dire.Je te lis avec délectation.Je t'envie de pouvoir aller voir IA si souvent.J'aurai adoré la sentir différente.C'est à chaque fois une découverte.A la fin aussi quant on lui demande de retourner dans sa chambre,elle réponds (ça pue)!avec une force !Quant elle chante avec une toute petite voix claire et timide.Presqu'un murmure.Si on ne lui décerne pas le Molière je ne comprends plus rien!
Oui c'est quoi ces place vides?et ailleurs?dans les autres théatres c'est comment?A part les spectacles dits"marrants" qui remplissent même si c'est mauvais!

Anonyme a dit…

Merci Loquita pour ton récit, j'attends avec impatience celui de dimanche !
C'est génial d'avoir des amis de tout horizon comme tu en as, c'est une grande richesse...
Mon rêve serait de faire le tour du monde et de me faire un ami, ou du moins de me créer un lien dans chaque pays, chaque patrimoine culturel visité... Rien n'est plus épanouissant...

Lou

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